« Nous avions tout oublié »
Nous avions tout oublié de notre histoire
Des haines qui l’ont construite il y a si longtemps
Pour des bouts de territoires
Pour des offenses tribales
Pour assouvir la soif de pouvoir de tyrans avides
Et voilà qu’après un temps de paix
Paisible et doux
Soucieux du temps et de l’espace
Solidaires entre nous et curieux des autres
Par le voyage, par le commerce
Et voilà que la guerre revient
Comme un cauchemar maudit
Avec ses massacres, ses cruautés, sa barbarie
Ses tragédies infinies
Contre les colons, les mécréants et les hérétiques
Contre les ethnies différentes qu’il faut mépriser
Pour des diamants, de la drogue et des armes
Des esclaves, des femmes
Nous avions tout oublié pour éviter de nous souvenir
Et nous oublierons tout à nouveau
Et nous pardonnerons
Pour inventer un autre futur
Un monde meilleur
Georges Waszkiel
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LA FEMME QUI CRIE DANS LA NUIT
La femme qui crie dans la nuit,
Son fils est parti par instinct de survie
Rejoindre le griot, écouter sa poésie,
Apprendre la respiration des mots
Propédeutique à son aspiration d’absolue
Écrire son avenir comme un poème,
Puiser le courage de sculpter son destin dans une grotte d’anachorète,
Ou sur une stèle, le regard dirigé vers le dieu soleil,
Moine ou chevalier,
La femme, la mère, crie dans la nuit,
Elle sait qu’elle a perdu son fils.
Olivier P
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J’ai peur de la bêtise quand elle est méchante
Quand elle mène à la haine puis à la guerre
Quand elle tue d’abord les femmes et les enfants
Quand elle nourrit le flot des réfugiés aux sandales éclatées
Qui fuient, la peur dans les yeux
Bravant le sable du désert
Son soleil implacable qui peine pourtant à sécher le sang versé
Pour des motifs si dérisoires que l’histoire les a déjà oubliés
Je préfère mon Afrique
Celle des arbres aux racines profondes que le temps n’abîme pas
Celle où l’on chasse noblement un gibier respecté
Celle du soleil qui réchauffe sans dessécher, qui éclaire sans aveugler
Celle des hommes et des femmes qui trouvent et cultivent leur bonheur sur leurs terres
Et qui expriment dans leurs yeux qui brillent
La confiance en soi
L’harmonie du monde
L’ouverture vers d’autres possibles
Georges Waszkiel
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INHUMER
Il y a tant de morts tenants les arbres par les racines
Le cœur entre les dents.
Il y a tant d’arbres coupés oublié
Par le cœur des hommes.
Il y a tant d’hommes coupé d’eux mêmes
Qui ne connaissent pas leur cœur.
Il y a tant de preux intendants du déracinement
Qui ont oublié que le courage s’écrit avec cœur.
Il y a tant de gueux arrogants
Qui se gaussent de la canopée féerique d’une forêt.
Que je ne peux blâmer les arbres de puiser à cette source abondante de cadavres obtus.
Olivier P