Les beaux jours reviennent.
Toutes ces fleurs rappellent l’enfance,
Bouquet à offrir.
Sensation de fraîcheur,
Odeur de gazon coupé
Qui tâche les genoux.
Dans les hautes branches,
Le vent souffle et puis se mêle
Aux rires des enfants.
Manon Désalme
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Vu
Complément du vert,
petites sauges, œillets, pavots,
rouge perçant aux yeux.
Rouge trop éclatant,
le Coquelicot fané
a vite trépassé.
Senti
Souvenir d’enfance,
matinée à écosser
les petits pois frais
Mélange des couleurs
qui dégageaient des odeurs
à ma grande surprise
Goûté
Donc j’ai une mémoire !
Si vite je t’ai reconnu,
merci le persil !
Bouquet en bouquet,
souvent mis dans la salade,
tel est le persil
Entendu
Sons de la nature
perdus dans les bruits urbains,
j’aurais pu rêver
Train, tram, rue, voix, bruit,
sans un découragement
l’oiseau reste chantant
Touché
Saillies si profondes
striant le fût haut dressé
de l’acaci-a
L’écorce me repousse
et isole le corps de l’arbre,
étreinte impossible !
P. Buisson
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Les instantanés
Vue / couleurs
vert mousse et vert tendre
nid douillet pour la fourmi
dans l’herbe …
de la dentelle au pied
la tête vaporeuse
une haie magicienne où naissent des histoires
vert d’eau aux embruns attendus
blanche écume d’un soir
à part
Odeur
dans mon verre est resté
le piment
sur mes doigts, je ne sais quels parfums la nuit m’entraîneront
Goût
A la bouche, grosse feuille
Caresse mais résiste
Imagine en salade
sous les Dents, quelle fraicheur
la salive Emportée me laisse sans parole
une feuille a suffi
en mon palais soudain
disparue, la salive
Ouïe
enfants rieurs
gazouillis
merle siffleur
mobylette de papy
dans la ville nait un bruit
c’est le vent qui l’a dit
dans la ville nait un bruit
c’est l’oiseau qui l’a fait
dans la ville nait un bruit
c’est le train qui arrive
(« dans la ville nait un bruit » : début du poème « les djinns » de V Hugo)
Toucher
un bras lisse
un autre plus rugueux
se rejoignent et ensemble
vers la terre prennent force
Mireille Barrelle